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Qui « lut crue »

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Dans six ans maintenant, les Bergeracois pourront fêter les 200 ans de l’ouverture du « Vieux- Pont ». Cet ouvrage réalisé par les ingénieurs Girard et Guichard a été ouvert au public en 1826 après quatre années de travaux.

Dans l’ouvrage Bergerac et le Pays Bergeracois, Tome II, l’historien Yan Laborie relate la construction de l’actuel pont de Bergerac venu remplacé celui détruit par une crue gigantesque en 1783. Cette année là, au printemps, un épisode météorologique d’ampleur fait sortir de leur lit les cours d’eau. La Dordogne monte jusqu’à la Grand Rue. Dans l’ouvrage historique, Yan Laborie y décrit la chute du pont «  alors que s’organisaient les secours et les patrouilles, un grand bruit se fit entendre révélant  le malheureux présage de la chute des piles et des arches du pont ».

Crédit Photo : Galerie Bondier-Lecat

La décrue

Les récoltes et le commerce des vins ont été dévastés, les stocks de matériaux en bord de rivières ont été arrachés, des personnes sont mortes noyées et après quatre jours de décrue, les Bergeracois découvrent l’ampleur du désastre : il ne reste plus que 6 piles du pont sur les 11 initiales.

Le bac

Désormais, la traversée doit se faire par le bac. Les bateliers de la Madeleine profitent du floux administratif et législatif pour en faire leur commerce. Cela va durer un an avant que la ville reprenne les choses en mains et règlemente la traversée de la Dordogne. Yan Laborie donne du relief à cette période en décrivant les moyens utilisés en cette fin de XVIIIe et début du XIXe siècle pour passer d’une rive à l’autre. Le dispositif le plus utilisé étant le bac à traille.

Un nouveau contexte

Après quelques décennies de flottement, la décision de reconstruire un pont est validée et s’inscrit dans un schéma global de liaisons et dessertes. Une route Bordeaux – Périgueux – Lyon est aménagée. Pour Bergerac, laissée en dehors de cet axe, ce sera une liaison entre Paris – Périgueux – Bergerac – Barèges. Grâce à un financement privé de « la compagnie des cinq ponts » et la participation de l’État et du département de la Dordogne, la construction de l’ouvrage est lancé. Quant à la Ville de Bergerac, elle a à sa charge le remboursement des intérêts.

Crédit Photo : Galerie Bondier-Lecat

La construction

La charge de la construction du pont revient à l’ingénieur Girard puis à Guichard épaulé par Claude Deschamps qui vient de réaliser le Pont de Pierre à Bordeaux. Malgré le chantier, le trafic est maintenu. Gestion des matériaux, gestion du personnel et gestion au sommet de la hiérarchie n’ont pas été un long fleuve tranquille. On apprend par le travail de l’historien Yan Laborie que les techniques utilisées pour fonder les piles du pont ne sont pas toutes les mêmes. Elles se sont adaptées au terrain.

L’ouverture du Vieux-Pont

L’ouverture de l’ouvrage est accueilli avec tiédeur. Le péage initié par la ville pour le remboursement des intérêts n’est pas très populaire. Les investissements dans la cité sont bloqués. Il faudra attendre plus de 20 ans pour s’acquitter des dettes. Malgré tout, en 1926, les Bergeracois vont fêter les 100 ans du Vieux-Pont. Rendez-vous donc en 2026.

Résumé tiré du livre Bergerac et le Pays Bergeracois, le XIX siècle. Editions Pilote 24 – Article de Yan Laborie intitulé Le Port et Le Pont. Pages 17 à 62.

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